Déductibilité des parrainages sportifs : dépenses de publicité et de divertissement
En Italie, les déductions fiscales pour les dépenses de sponsoring sportif et la déductibilité de ces dépenses sont une question très importante lorsqu’il s’agit de marketing sportif. La matière est délicate et riche en détails (TVA sur le sponsoring sportif, dégrèvement fiscal, frais de publicité, etc.) et doit être abordée avec méthode, car la règle est aussi importante pour la grande équipe que pour l’association sportive amateur, et doit être maniée avec familiarité par tous ceux qui veulent s’occuper de sponsoring. C’est pourquoi nous nous entretenons aujourd’hui avec Riccardo Maria Ceresi, expert-comptable, qui nous aide à faire la lumière sur ce sujet.
Déductibilité et déductions pour les parrainages sportifs
Pour tenter de s’y retrouver dans le marasme fiscal, il convient de commencer par les définitions contenues dans deux résolutions ministérielles assez anciennes (R.M. 2/1016/1974 et R.M. 9/204/1992) qui précisent que
les parrainages
se caractérisent par l’existence d’une relation sinallagmatique (ou, plus simplement, d’un contrat entre deux parties à titre onéreux) par laquelle le sponsor s’engage à fournir un service en espèces ou en nature et le sponsor s’engage à faire connaître et à promouvoir le produit, les services, la marque et l’activité exercés par le sponsor.
Et c’est précisément en raison de cette relation synallagmatique que ces dépenses ont été regroupées sous la rubrique des frais de publicitéÀ cet égard, l’article 90, paragraphe 8, de la loi 289/2002, qui stipule que “les contreparties en espèces ou en nature en faveur de clubs, d’associations de sport amateur, etc. constituent des dépenses publicitaires pour le donateur jusqu’à un montant total annuel n’excédant pas 200 000 euros”.
D’un point de vue fiscal, c’est très important : jusqu’à 200 000 € par an, ces coûts sont entièrement déductibles (en vertu de l’article 108 du TUIR) des revenus de l’entreprise, tout comme la déductibilité de la TVA correspondante pour les parrainages sportifs 2021/2022.
Parrainage : dépenses de publicité et de divertissement
Les dépenses de parrainage, comme toute autre dépense professionnelle, doivent donc être soumises aux principes généraux d’inhérence et de congruence ; d’un point de vue opérationnel, le contribuable doit posséder la documentation nécessaire pour prouver la réalité de la relation de parrainage, et donc
- le contrat de parrainage à une certaine date ;
- un dossier démontrant l’exécution effective du contrat (photographies, matériel publicitaire, articles de journaux, etc 😉
- la traçabilité des paiements.
Si, en revanche, certaines des conditions susmentionnées ne sont pas remplies, les autorités fiscales peuvent considérer le parrainage comme des frais de représentation. dont la déductibilité est réduite ; en effet, l’article 108 du Tuir stipule que la limite de déductibilité fiscale est de 1,5 % des recettes jusqu’à 10 millions d’euros, 0,6 % des recettes pour la partie excédante et jusqu’à 50 millions d’euros, 0,4 % pour la partie excédante … et tenir compte du fait que dans le cadre des frais de représentation figurent également d’autres coûts que les entreprises encourent généralement (frais d’hôtels et de restaurants, frais de cadeaux, etc.) qui doivent être pris en compte pour le calcul des limites.
Déductibilité des dépenses de parrainage supérieures à 200 000 euros
Qu’en est-il des dépenses supérieures à 200 000 euros? Là encore, rien n’est absolu : si le contribuable est en mesure de prouver la pertinence et l’adéquation de ces coûts plus élevés peut choisir de déduire ces dépenses à 100 %. (elle doit alors être en mesure de prouver que ces coûts ont non seulement conduit à des recettes exponentiellement plus élevées, mais qu’il existe une corrélation directe entre ces coûts et les recettes plus élevées)* ; elle peut aussi choisir une voie plus prudente et reclasser ces dépenses plus élevées en tant que frais de représentation.
Nous avons commencé cet article en parlant du marasme fiscal… Eh bien, le lecteur qui, après cet article, veut aller plus loin, doit savoir que la loi lui réserve la possibilité de soumettre un Interpello formel à l’Ag. Recettes (ex paragraphe 4bis de l’Art. 108 TUIR) dans lequel il peut présenter son cas et demander que l’Ag. Les recettes doivent indiquer clairement dans quelle catégorie (publicité ou frais de représentation) les dépenses de parrainage doivent être classées.
La Cour Suprême de Cassation sur la déduction des frais de sponsoring et l’inhérence
Un concept important en ce qui concerne le parrainage sportif et la déductibilité des dépenses de parrainage est celui de “l’inhérence”. En résumé, la règle est que le parrainage, pour être déductible des revenus de l’entreprise, doit être une activité spécifique visant à la croissance, à la prolifération et à la vie de l’entreprise.
Cela a également été réaffirmé récemment par la Cour de cassation, avec l’arrêt de la Cour d ‘appel de Paris. N° de commande 30024 du 26 octobre 2021, concernant une transaction que l’IRS avait jugée “non inhérente” parce qu’elle n’était “pas conforme aux critères normaux de l’activité économique”.
A l’évidence, le raisonnement sur l’inhérence appelle une réflexion beaucoup plus qualitative que quantitative qui ramène l’attention sur la pertinence et l’importance du sponsoring sportif dans les stratégies de marketing de l’entreprise en tant qu’outil de promotion et de communication efficace. C’est la Cour de cassation elle-même de réitérer : “En ce qui concerne l’impôt sur les sociétés, le principe d’inhérence exprime la possibilité de rattacher les coûts encourus à l’activité économique, même indirectement, potentiellement ou dans le futur, à l’exclusion des coûts qui se situent dans une sphère étrangère à celle-ci et, en fait, en tant que contrainte sur la déductibilité des coûts, il ne découle pas de l’art. 75, paragraphe 5 (aujourd’hui article 109, paragraphe 5) du décret présidentiel n° 917 de 1986, qui concerne le principe différent de la non-déductibilité des frais relatifs aux revenus exonérés (sous réserve d’inhérence), c’est-à-dire la corrélation entre les frais déductibles et les revenus imposables. Il en découle que l’inhérence doit être appréciée à travers un jugement qualitatif, sans référence aux concepts d’utilité ou d’avantage, relevant d’un jugement quantitatif, et doit également être distinguée de la notion de congruence du coût, même si la non-économie et l’incongruité de la dépense peuvent être des indices révélateurs du défaut d’inhérence”.
L’inhérence est un critère général et de bon sens, qui a beaucoup à voir avec la manière dont un programme de parrainage s’inscrit dans la logique, l’image et les trajectoires de l’entreprise, ainsi que dans sa croissance.
En conclusion
En Italie, les dépenses de sponsoring sportif sont entièrement déductibles jusqu’à 200 000 euros en tant que dépenses publicitaires. Pour les montants supérieurs à ce chiffre, le parrainage peut encore être déduit à 100 % à condition qu’il soit classé comme frais de publicité et de divertissement. La présomption absolue est celle de l’inhérence, mais à cet égard, ce blog a abordé à plusieurs reprises le sujet des avantages du parrainage sportif en termes de marketing et de communication.
La suggestion est évidemment de s’adresser aux nombreux cabinets d’avocats ou d’experts-comptables qui connaissent bien la matière dans notre pays, pour être sûr de faire le bon choix au bon moment.
* Cela nous donne le droit d’introduire un sujet, le ROI (retour sur investissement), qui devrait être un exercice indispensable pour toute entreprise de sponsoring et qui, en plus de mesurer l’efficacité du sponsoring mis en œuvre, est un outil utile en cas de contestation de la part de l’agence de revenu.